Totor …
Totor est un Projecteur Chinois, et, surtout, un projet.
Pourquoi ?
Le cinéma est cher, très cher, et peu accessible à l’écrasante (pour ne pas écrire, la presque totalité… ) de la population…
Par ailleurs, l’amplitude horaire ne permet pas à la plupart des gens d’assister aux séances : le monde du travail requiert leur présence…
Cerise sur le gâteau : huit à dix heures par jour lessive, épuise, écrase de fatigue l’infortuné citoyen, productif et incarcéré …
Le devoir citoyen s’oppose à la découverte, au plaisir, à la force d’œuvres éclectiques, intemporelles, et, très souvent, actuelles …
<< Mais >> , répondrez-vous , << Il y a la télévision ! >> …
L’Odieux Visuel se rentabilise, infantilise, crétinise, lorsqu’il dégobille, treize à la douzaine, des Lelloucheries Culcul la prâline, sages, niaises, politiquement correctes, des histoires de cul, des << triangles amoureux >>, des gigots du dimanche agrémentés de psychologie de bazar, enfin, une propagande ouvertement pétainiste, pour ne pas écrire, fasciste : Julie Lescaut, P.J. , l’Inspecteur Narvallo et autres malsaines photocopies s’offrent – ou plus exactement s’imposent – à un téléspectateur hypnotisé et captif que les marchands de soupe, malbouffe et autres rincoincoins désirent hébété, obèse et à la frontière de la débilité mentale …
La merde, ça fait vendre, apparemment, et le révisionnisme, pour ne pas écrire, le négationnisme social offre une somnolence adéquate entre la réclame pour la nouvelle paire de chaussettes, le pinacle glorieux de l’eau allégée qui préserve la couche d’ozone et le nouvel alicament, agrémenté de chimie extra-lourde et que rehausse un pourcentage – non négligeable, ma foi – de Sulfate de Baratynium Expansé …
Voilà donc le << peuple >> façonné, ou plutôt, désiré par le petit écran : une arrière-grand-mère sénile, incontinente et en fauteuil roulant, bredouillant une phrase inarticulée derrière un océan de bave …
Et, à angle droit, l’un des illustres descendants, supporter de foot, imbibé d’alcool, alternant hurlements et ronflements entre quelques sourires niais et l’un des innombrables paquets de popcorns …
<< Mais , c’est une question de choix >> , proteste énergiquement mon interlocuteur, << il y a internet ! On y trouve tout , absolument tout ! >>
La réponse est NON, et, pour plusieurs raisons …
1°) Une connexion privée ( et mensuelle …), se paye, et représente un budget, pour beaucoup, conséquent …
N’ayant la mienne que depuis trois mois, je me voyais contraint, quatre longues années durant, de quémander quelques heures à la Bibliothèque Publique …
2°) Utiliser un ordinateur s’apprend, télécharger, aussi …
Trouver un film, l’installer ou simplement le regarder sur son ordinateur représente une certaine compétence technique …
L’infortuné aspirant héritera (c’est à présent mon cas …), de gadgets chronophages et peu fonctionnels, se rappelant, hélas, et plutôt huit fois qu’une à son désagréable souvenir …
3°) Les marchands se livrent à la censure …
Sous prétextes de morale ( la loi Hadopi reste un bon exemple …) et de << protection >> des artistes (en fait, des diffuseurs …), nos – chers, très chers !!! – amis, les marchands de soupe, éradiquent toute forme de gratuité, imposant une bureaucratie respectable, poussiéreuse, pénible, et, surtout – PAYANTE …
Non seulement, c’est de la merde, c’est compliqué à voir, et, en plus, faut payer …
Les sites gratuits ferment les uns après les autres …
Marchand-e-s de soupe et gendarmes se désirent nos petits maîtres de morale, nos confesseurs, nos maîtres d’école et nos maîtres à penser – ou, plus exactement, à ne pas penser …
Et la censure éradique tout œuvre suspectée de faible retour sur investissement …
Sait-on que certains films des années 30 étaient plus pêchus qu’un bredouillis tremblotant et mièvre d’André Téchiné, qu’un soupir pompeux de Terrence Malick , qu’un énième Klapisch ou le dernier Gérard Jugnot ?
Sait-on que certains << vieux trucs >> avaient plus de force, plus de cœur et plus de couilles qu’une large partie de la production actuelle (en particulier , hexagonale…°)
Sait-on qu’il y a des films, y compris français, forts, irrévérencieux, étranges, inclassables …
Produits aujourd’hui …
Des chef-d’œuvre, oui, mais peu diffusés ( parfois, pas du tout …), à des horaires de chiottes, et sur un temps très court …
Les marchand-e-s de soupe, de liquide vaisselle et de papier hygiénique marmonnent, grinçants, devant chaque obole, et renâclent chaque jour davantage à une moindre médiocrité …
<< Allons , allons ! Des salles de cinéma , il y en a plusieurs ! Les films sont diffusés , les salles , nombreuses ! >>
Mensonge ! Les salles agonisent, et de nombreuses villes n’en possèdent pas, ou très peu …
Un cercle vicieux entremêle, jour après jour, le spectateur popcorn, étalant sa crasse, son soda, sa vulgarité et sa bêtise au directeur frileux, inquiet de son bilan comptable …
De nombreux films ne sont pas diffusés, en tout cas, pas partout …
En période estivale, certaines œuvres sont presque éradiquées, réservées à de rares, très rares villes …
Liberté d’expression, dites-vous ?
Et mon cul , c’est du poulet ?!
La censure des comptables est sournoise, lente, silencieuse, indolore et implacable …
Enfin, certain-e-s privilégié-e-s assistent à des festivals …
Documentaires, d’ici et d’ailleurs, films étrangers et de tout format …
Autant d’étoiles filantes évanouies à jamais …
Par conséquent, ce blog se propose :
1°) D’informer de chaque remous ou nouveauté concernant l’actualité cinématographique, en particulier les projections bon marché ou gratuites …
2°) De répertorier les œuvres cachées, castrées, censurées par nos verdâtres comptables et autres merdeux marchands …
3°) De diffuser, révéler, et exporter leur existence au public, TOUT le public …
Voilà donc l’établissement des Listes Sacrifiées, Censurées, Bafouées, Humiliées, Menacées, dévoilées enfin au spectateur de base, disponibles à tout un chacun …
4°) Nombre d’œuvres hantent encore aujourd’hui mes rêves et mes cauchemars …
De certains de ces films ( nombre sont tolérés-et encore, de justesse …), lecteurs, je suis amoureux … Mes amours sont languides, multiples et tumultueux …
Je vous les présente, jeunes, vieux, de toute époque et tous horizons …
Des listes << normales >> présentent chacun à tous …
Elles s’étofferont chaque mois …
5°) Une adresse mail : totor9591@gmail.com recueille fidèlement les titres que d’autres m’ont offert …
J ‘attends, que vous aussi, lecteurs, déposiez cette offrande …
Le titre de l’œuvre, ainsi que le nom du ou de la réalisateur et l’année de parution …
Je n’ai pas toujours griffonné ce message sur le plus proche brouillon …
Et je le regrette souvent …
6°) Enfin, depuis un an, j’ai critiqué – dans la mesure du possible, chaque film que j’ai vu …
Ces quelques bribes, maigres, hélas, et incomplètes, ont été recueillies par d’autres, consultées, archivées …
J’y reviendrais, afin de les enrichir, dans la limite de mes compétences …
Possédez-vous telle ou telle précision, lecteur ?
Offrez-là, distribuez-là, donnez-la à tous …
Totor est un projet, lecteur- …
Le projet d’une diffusion libre et gratuite des œuvres au plus grand nombre, hors de chaque censure, bienséance ou bilan comptable …
A quelle bibliothèque emprunter ( et trouver ), les DVDs, y a-t-il des cinéclubs et projections gratuites dans ma ville …
Habitant à Rennes, je ne suis pas informé de la situation à Lyon , Limoges ou Saint-Brieuc …
Peut-être diffuserez-vous cette information à tous, lecteurs …
7°) Enfin, le Totor volant …
Totor, espiègle, vous nargue de son corps plastifié …
Il se déplace, certes, gratuitement, mais dans un cadre précis …
Il faudra nous contacter, lecteur …
Voilà, consultez, découvrez, enrichissez et corrigez chaque rubrique, lecteur …
Admirateur d’Eric Rohmer, d’Alain Resnais et d’Emmanuel Mouret, passes ton chemin …
Citoyen-ne respectable, puritain-e, convenable et d’un discret sourire, lent et forcé …
Cette porte est en bronze poli : je te pries de l’admirer …
Dévot des bonnes mœurs, Tartuffe et coincé du cul, ta bienséance, tu sais où tu peux te la mettre …
Y a pas de mal à se faire à se faire du bien, bordel, et un chouette Monty Python , ça dégage les bronches …
Laudateur de Jarmush, David Lynch et Gérard Jugnot, je te prie de suivre le même chemin …
Snobisme ou gargouillis infantile, mièvre, niais et vaseux ne sont, en rien, gage de qualité …
Le bêlement unanime des critiques à l’heure du nettoyage des étables non plus …
Voilà, bonne lecture …
Découverte et partage d’œuvres, lecteurs !
S.